Au secours, j’ai faim ! (Épisode 3)
Mange-t-on toujours à sa faim ?
Bon, vous allez me dire que pour manger, il faut donc suivre à la lettre ses sensations alimentaires. Gare à celui qui y déroge, l’obésité le guette. Eh bien, pas du tout ! Nous ne sommes nullement obligés de tenir compte de notre faim et de notre satiété de façon obsessionnelle. Par exemple, nous sommes pourvus de cette capacité à adapter nos prises alimentaires en fonction de l’heure du prochain repas. C’est ce qu’on appelle les appétits prévisionnels. Les appétits prévisionnels, c’est ce qui nous faisait manger jusqu’à s’en faire péter la sous-ventrière, dans le temps jadis, où le prochain repas était peu assuré. Bon, mais aujourd’hui, hein… Quoique pour les personnes engoncées dans leurs interdits, cela peut prendre la forme d’un comportement en tout ou rien : je mange ce chocolat, mais je n’y ai pas droit. Alors je mange tout, parce qu’après, terminé le chocolat.
Mais prenons un cas plus ordinaire, plus normal. Supposons que je doive sortir avec des amis au restaurant à 21 heures. Il est 17 heures et j'ai faim. Si je mange à ma faim, je n'aurai plus suffisamment faim à 21 heures ; si je ne mange pas du tout, j'aurai bien trop faim à 21 heures. Je suis capable de prévoir la quantité adéquate pour avoir la bonne taille de faim à l’heure désirée. Je puis donc décider de rester sur ma faim, pour la bonne cause. Je peux aussi décider de manger plus qu'à ma faim, là encore pour la bonne cause. Pour que les appétits prévisionnels puissent fonctionner, il faut que je sois capable d'écouter ma faim et son intensité, que je consomme un aliment connu de telle sorte que je puisse anticiper la façon dont il va me nourrir.
Ensuite, il y a plein d’occasions dans la vie où on mange plus que sa faim, par exemple lors des repas de fête, des repas familiaux, ou tout simplement parce qu’on est tombé sur un truc super bon, et même parfois super rare, et qu’on ne va pas en laisser, faut tout de même pas pousser. Et puis encore, il y a des fois où on mange sans faim, pour calmer ses émotions. Et là encore, on ne se préoccupe pas des quantités, de la faim ou de la satiété. Est-ce grave, tout ça, docteur ? Que nenni ! Parce qu’en fait, notre système de régulation pondéral est extrêmement bien fait, et ne fonctionne pas à l’échelle du repas, ni de la journée, mais grosso modo à l’échelle de la semaine. Ce qui compte, c’est le total consommé sur la semaine, rapporté au total des dépenses énergétiques sur la même durée. Alors, quand on a mangé plus que sa faim, un peu plus tard, au prochain repas ou le jour suivant, on aura moins faim et on mangera moins. Si on s’est bourré d’un truc super bon qu’on aime beaucoup, on constate qu’ensuite on l’aime beaucoup moins et qu’il nous faut attendre pour en avoir de nouveau envie.
Et si le secret, c'était d'arrêter de contrôler ?
Bon, je le répète, tout ça, c’est pour les personnes qui ont un système de régulation en ordre de marche, qui contrôlent donc leur comportement alimentaire dans la souplesse. Parfois, ils mangent beaucoup, et parfois très peu. Ils ne font guère de « repas équilibrés », mais ont globalement une alimentation qui s’équilibre d’elle-même, parce qu’ils ne désirent pas tout le temps la même chose. Ils se contentent de suivre leurs sensations alimentaires, dans l’ensemble, sans s’occuper d’autre chose, et d’années en années, ils font toujours le même poids. Elle est pas belle, la vie ? Si vous n’êtes pas dans ce cas, sachez que vous pouvez tout à fait vous reconditionner, et retrouver une rapport serein à la nourriture. Il va vous falloir arrêter vos contrôles tatillons, si pénibles, si difficiles à maintenir dans la durée.
Au début, on contrôle bien. On se dit que les gâteaux, on s’en fiche, puisqu’on maigrit. Mais peu à peu, l’envie de gâteaux mûrit, gonfle, s’amplifie, jusqu’à se transformer en tsunami. On craque ! Et ensuite, que faire ? Renforcer le contrôle, bien sûr, et donc préparer le prochain craquage. De craquage en craquage, croyez-vous que vous maigrissiez ? Pas du tout : votre poids n’arrête pas de grimper. Aïe aïe aïe ! Donc il va falloir sortir de ces cercles vicieux : celui du contrôle, de la restriction cognitive, en retrouvant ses sensations alimentaires et en dédiabolisant tous les aliments. Mais aussi, bien souvent, le cercle vicieux émotionnel : je calme mes émotions en mangeant, je culpabilise de manger, j’ai la trouille de grossir, je calme mes émotions en mangeant. Tout ça, ça tombe bien, c’est ce qu’on vous propose sur LineCoaching. Vous en avez de la chance !
ARTICLES COMPLEMENTAIRES
Dans la série "AU SECOURS, J'AI FAIM!", si vous avez manqué les épisodes précédents, retrouvez l'épisode 1 et l'épisode 2 à tout moment.
AU SUJET DE L'AUTEUR DE L'ARTICLE
Gérard Apfeldorfer est psychothérapeute et spécialiste du comportement alimentaire.
Il enseigne les Thérapies Cognitivo-Comportementales et est l'auteur d'ouvrages portant sur les problèmes alimentaires comme "Maigrir c'est dans la tête", ainsi que sur l'application des TCC à d'autres problématiques comme les phobies.
Il est, avec Jean-Philippe Zermati, l'initiateur du programme expliquant comment maigrir sans régime, basé sur la TCC du comportement alimentaire.
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