L'obsession pour la nourriture saine
La volonté de maigrir s’accompagne depuis quelques années d’une obsession pour la « qualité nutritionnelle » des aliments, le bio, le sain. Il ne s’agit pas ici de discuter de l’intérêt d’une nourriture saine, mais de rappeler quelques bases du comportement alimentaire.
L’auteur américaine spécialiste du surpoids Geneen Roth aime raconter son histoire. Celle d’une femme ayant traversé les montagnes russes alimentaires depuis l’enfance, passée de l’obésité à la maigreur avant de lentement cesser de se torturer et trouver un équilibre alimentaire. Et ce, sans s’imposer des méthodes aussi farfelues et violentes qu’inefficaces.
Maigrir : l'illusion des régimes
Geneen a tout de même testé un certain nombre de méthodes : cela est allé du régime à base de boisson au citron et sirop d’érable uniquement, jusqu’au régime à base de quelques fruits et légumes, mais surtout un travail de « silence et de respiration » qui lui a permis de devenir très maigre tout en continuant à se trouver grosse… Puis elle a retrouvé ses kilos, elle a tenté d’autres méthodes, minci, grossi. Consciente de son surpoids et de son problème émotionnel avec la nourriture, l’auteur note que ceux qu’on a tendance à voir comme sans volonté ont en fait une volonté d’acier ! Capables de s’imposer des choses insensées comme des semaines de diète à boire des décoctions, se nourrir de radis…
Et si l’on réussissait à se nourrir sans angoisse de grossir ?
Le tout entretenu par un discours terrorisant sur les vertus des aliments « sains », tournant en fait à l’obsession. On part alors à la recherche d’aliments précis, censés ne rien apporter de mauvais, ni calories, ni maladies, et on se refuse à manger des aliments « impurs », si nocifs. Geneen Roth décrit ces conduites dans nombre de ses articles américains : se rendre chez des amis avec son propre dîner, faire 30 kilomètres pour trouver le restaurant macrobiotique, ou encore refuser systématiquement de boire l’eau du robinet… Stop, dit-elle.
Geneen Roth explique qu’un accident qui aurait pu lui coûter la vie lui a permis de changer. Elle s’est rendue compte que cette volonté de contrôle absolu était vaine… Que certaines choses ne se contrôlaient pas. Et que le plaisir, la joie, avaient leur place. Qu’un comportement moins angoissé permettait tout aussi bien de mincir ! Une réflexion qui rejoint celle de Jean-Philippe Zermati et Gérard Apfeldorfer expliquant que les pays où l’alimentation est principalement guidée par l’aspect diététique – allant de pair avec un sentiment de mauvaise conscience et de culpabilité à l’idée de mal manger - étaient aussi les plus exposés au surpoids.
En somme, s’imposer des règles sur ce qui est bon ou mauvais pour le poids aboutit à angoisser à chaque prise alimentaire et en oublier de prêter attention à son appétit et au plaisir à manger. Les spécialistes rappellent que manger des nourritures saines, légères, mais sans qu’on ait faim, conduit à consommer des calories inutiles, qui nous feront grossir. L’essentiel n’est donc pas ce qu’on mange, mais comment on le mange. Quoi qu’on mange, si on a faim et si on s’arrête lorsqu’on est rassasié, notre poids évoluera en direction de son poids d’équilibre.
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