Faut-il arrêter le sucre pour maigrir ? Voici l'avis de notre expert en nutrition
Votre diététicienne vous a conseillé de ne plus manger de sucre pour vous aider à perdre du poids ? Mauvaise idée. Le sucre est un aliment nécessaire à votre équilibre alimentaire et psychique. Le Dr Gérard Apfeldorfer, expert en matière de troubles du comportement alimentaire, vous explique comment maigrir sans pour autant stopper votre consommation de sucre. Ah, le sucre… Cet aliment, doux et réconfortant, dont nous avons du mal à nous passer, a mauvaise presse. Cette diabolisation des produits sucrés est-elle méritée ? Devons-nous stopper net sa consommation pour maigrir? Et le sucre est-il vraiment un aliment mauvais pour la santé ?
Faut-il arrêter le sucre pour maigrir ? L'avis de notre expert
De quoi parle-t-on exactement lorsqu’on parle de « sucre » ? Il peut s’agir de glucose ou de fructose, présents de manière naturelle dans les légumes et les fruits. Mais habituellement on réserve de vocable de « sucre » au saccharose, et ce sont la canne à sucre et la betterave qui seules produisent suffisamment de saccharose pour répondre aux besoins de l’industrie agroalimentaire.
Le sucre raffiné ou sucre blanc est du pur saccharose, il est celui que vous mettez dans votre café pour le sucrer, et sert à la fabrication des céréales, pâtisseries, biscuits, confiseries, crèmes glacées, sodas, mais aussi pizzas ou charcuteries.Le sucre non raffiné, que l’on appelle aussi sucre complet ou intégral, est un sucre de canne non traité. De couleur brune, car riche en fer, il a un goût de réglisse très agréable au palais. Il comprend des sels minéraux, un peu de vitamines. Son pouvoir calorique est le même que pour le sucre raffiné.
Le miel, produit par les abeilles, est composé de 75% de sucre, surtout du glucose et du fructose, de 18% d’eau, d’un peu d’acides aminés, de vitamines et d’oligoéléments. Il a des propriétés antibactériennes et adoucit les irritations. En fait, sur le plan mondial, les Français ne sont pas de gros consommateurs de sucre. Ils en consomment 35 kilos par an, et cette quantité est stable depuis 50 ans. Cela est à comparer avec les 85 kg par an des singapouriens, ou les 60 kg par an des américains.
Les Français sont aussi un pays bien moins atteint par l’obésité que les pays anglo-saxons. Sans doute y a-t-il un rapport entre les deux, mais lequel ? Sans doute n’est-ce pas parce que les Français se limitent dans leur consommation de produits sucrés, mais plutôt parce que, plus gourmets, ils consomment des aliments sucrés de meilleure qualité gustative et se satisfont alors avec des quantité moindres.
On peut par exemple s’en apercevoir en examinant les modes de consommation de chocolat dans le monde. Les Français, dont le territoire est riche en chocolateries artisanales, ne sont pourtant que dixièmes en quantité de chocolat consommée annuellement, largement devancés par la Suisse, l’Irlande, le Royaume Uni, l’Allemagne, les pays scandinaves, ou la Canada, pays dont la consommation de chocolat se fait surtout à partir de produits moins élaborés, de moindre qualité (chocolats fantaisie, biscuits et barres chocolatées industriels).
Non, arrêter le sucre ne fait pas maigrir
Les produits sucrés sont nourrissants, mais aussi une grande source de satisfaction, de réconfort, de gourmandise, de retour à l’enfance… De plus, ils jouent un rôle sur notre humeur, en calmant les émotions pénibles.
Selon G. Apfeldorfer, « les produits sucrés sont partout autour de nous et ne pas les consommer pour ne pas grossir, entraîne une lutte permanente et conduit à un état que l’on nomme « restriction cognitive ». Car les produits interdits deviennent de plus en plus désirables ».
Notons tout d’abord qu’on consomme peu de sucre isolément. Les produits qui contiennent des sucres sont aussi pour la plupart riches en graisses et représentent donc une bonne part des aliments à haute densité énergétique que nous consommons. C’est le cas des produits chocolatés, des confiseries et pâtisseries de toutes sortes. Ces aliments apportent donc beaucoup d’énergie sous un faible volume, et ils doivent être consommés attentivement, afin d’adapter précisément les quantités consommées aux besoins du corps. Mais ces aliments sont aussi ceux qui s’avèrent les plus réconfortants, et ils sont aussi consommés pour cela. Ce qui ne pose pas de problème si, après s’être réconforté avec eux, on attend que la faim revienne pour manger à nouveau.
Enlever le sucre ou le gras de son alimentation, ou bien les deux, est comme se soumettre à un régime. On se prive de ce qu’on aime, de ce qui nous réconforte, et l’on s’impose des aliments prétendûment « bons » pour le poids, mais ne répondant pas à ses désirs. Et c’est un véritable cercle vicieux qui s’installe. Stopper les aliments « interdits » et très caloriques, comme le sucre ou les graisses, entraîne une perte de poids rapide. La satisfaction de maigrir est grande, mais la frustration va en s’accroissant. Alors, on lutte pour garder le contrôle. Ce qui rend encore plus attrayants les aliments prohibés. Viennent alors les compulsions alimentaires et les anciens rituels.
Le poids grimpe et l’on a un terrible sentiment d’échec. Ce qui provoque une mésestime de soi et une grande culpabilité. Conséquence ? On reprend le contrôle de son alimentation. Jusqu’à la prochaine fois…& G. Apfeldorfer confirme : « On cherche à contrôler son alimentation, au lieu de suivre ses appétences, d’écouter sa faim, et son rassasiement. Jusqu’au jour où l’on craque ». À l’inverse, lorsqu’on mange des produits sucrés et gras lorsqu’on le désire, qu’on n’en éprouve pas de culpabilité, qu’on sait que la prochaine fois qu’on aura envie de tels aliments, ils seront toujours à notre disposition, alors on a tendance à ne pas surconsommer. On est alors satisfait avec des quantités bien moindres.
Peut-on devenir dépendant du sucre ?
Un autre reproche fait aux produits sucrés serait qu’ils seraient des produits addictifs, au même titre que les drogues dures. Les avis sur la question, dans le monde scientifique, sont assez partagés. Et il faut bien le dire, les tenants d’un hygiénisme alimentaire se saisissent de l’argument et font grand bruit dans les médias. Mais néanmoins, une majorité des spécialistes de l’addiction, dans différentes conférences de consensus, sont parvenus à la conclusion qu’il n’existe aucun aliment qui réponde à la définition de produit addictif.
Les études scientifiques qui tendent à démontrer le contraire sont apparues peu reproductibles et discutables. Ce qui existe, par contre, c’est ce qu’on appelle une addiction comportementale. La personne n’est pas dépendante de l’aliment sucré, mais devient dépendante d’un comportement de défense émotionnel. Plus elle fait appel, par exemple, à des consommations alimentaires afin d’éviter certains états émotionnels pénibles, et plus elle aura tendance à reproduire ce comportement, pour des émotions de plus en plus mineures. Elle se trouve prise dans un cercle vicieux.
On regroupe dans les addictions comportementales le travail compulsif, le sport compulsif, le jeu pathologique, l’addiction aux écrans, les achats compulsifs, les divers troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale, boulimie, hyperphagie boulimique principalement). Et il n’est pas rare, pour une même personne, d’avoir plusieurs addictions comportementales en même temps ou bien de passer d’une addition à l’autre.
Dans ces cas, procéder à un « sevrage » des produits sucrés, c'est-à-dire une interdiction, ne fait qu’aggraver les choses. Mieux vaut au contraire lever les interdits et aider la personne à résoudre ses problèmes émotionnels.
La thérapie comportementale et cognitive, pour maigrir
Basé sur les thérapies comportementales et cognitives, le programme Linecoaching vous aide à :
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Perdre du poids sans régime ni frustrations, sans aucun aliment « interdit ».
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Mieux vivre vos émotions, la plupart du temps responsables de vos compulsions alimentaires.
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Reconnaître et prendre en considération les besoins de votre corps
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Vous réapproprier les sensations alimentaires
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Gérer vos envies de manger émotionnelles.
G. Apfeldorfer explique : « mes collègues et moi-même aidons les mangeurs émotionnels par le biais d’un travail psychothérapeutique, visant à augmenter leur tolérance à leurs émotions et à leurs pensées pénibles. Nous aidons les personnes en restriction cognitive, en leur réapprenant à manger sur un mode intuitif, c’est-à-dire en fonction de leur faim, de leur satiété et de leurs appétences. Plutôt que d’interdire de consommer les produits sucrés et gras, nous leur apprenons à les consommer sans aucune culpabilité, comme ils doivent l’être, c'est-à-dire avec un grand plaisir, sur un mode de dégustation ».
Ainsi, grâce au programme Linecoaching, vous aurez bientôt la capacité de savourer une tarte au citron, une friandise ou du chocolat, mais désormais… sans excès, sur un mode de dégustation et non pas sur le mode de la compulsion incontrôlable. G. Apfeldorfer confirme : « Peu à peu les abus disparaissent, car en se nourrissant ainsi, on s’aperçoit que manger beaucoup de la même chose provoque une usure du plaisir et non une augmentation du désir.
Dans la mesure où l’on a faim et que l’on éprouve une appétence pour un aliment donné, c’est bien la recherche de plaisir qui nous conduit à manger, mais ce plaisir ne se maintient pas et se transforme en déplaisir dès lors qu’on arrive au rassasiement ». On mange, et on s’arrête de manger, naturellement, sans effort de volonté, exactement comme le font les personnes qui mangent sans se poser de question et qui ont un poids qui reste stable sans exercer le moindre contrôle conscient. N’est-ce pas le rêve ?
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